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Pressentiment, intuition, empathie ou petite voix intérieure ?

Il y a quelques mois, en rentrant chez moi, je traverse un passage à niveau avec ma voiture. J’y croise une femme d’une quarantaine d’année, qui se promène et le traverse aussi.

Nos regards se croisent, le sien est vide, et j’y devine une profonde tristesse et du désespoir.

Je continue ma route. Une pensée m’envahit : « Cette femme va se jeter sous un train, fais demi-tour pour la raisonner ».

Des questions me viennent : « A-t-elle des enfants ? Un compagnon ? Une compagne ? Ses parents sont-ils toujours en vie ? Va-t-elle manquer à quelqu’un ?

Une profonde tristesse me submerge.

Je me raisonne moi-même : « Tu te fais des films ! Quelle imagination ! C’est juste une femme triste qui se promène ! N’importe quoi de faire demi-tour, elle va te prendre pour qui ? Et même si tu as raison, que vas-tu lui dire ? Tu n’es pas psy ! »

Je finis par rentrer chez moi. Je passe la soirée et le lendemain obsédée par cette femme. Son regard me hante et j’ai comme une certitude. Elle est morte !

Je décide alors de faire taire cette petite voix qui m’agace, en recherchant sur internet les dernières actualités de la localité où j’ai croisé cette femme, me disant que si aucun article ne parle d’un drame survenu la veille, ce sera la preuve que rien ne s’est passé.

Malheureusement, j’y trouve que le jour où je l’ai croisée, moins d’une heure après, à quelques centaines de mètres de ce passage à niveau, un TER a percuté une femme, tuée sur le coup. L’article conclut, que d’après certains témoins, il pourrait s’agir d’un suicide.

Est-ce que c'est elle ? Simple coïncidence ?

Pressentiment, intuition, empathie, petite voix intérieure, …

Peu importe de quoi il s’agit, de comment on l’appelle.
L’important est de l’écouter.

Si je l’avais fait, j’aurais fait demi-tour. J’aurais peut-être perdu mon temps, je n’aurais peut-être pas retrouvé cette femme, mais au moins je n’aurais pas de regret encore aujourd'hui.

Pourquoi je raconte cette histoire triste ?
Histoire que je n’ai encore racontée à personne !

Je ne sais pas trop.

Besoin de l’écrire à défaut d’arriver à en parler.
Il est parfois plus simple de se confier à des inconnus à travers un écran.

Besoin de me rappeler l’importance d’écouter cette petite voix intérieure.
Parce que malgré l'enseignement que cette histoire est venue m'apporter, il m'arrive encore de la faire taire.